Saturday, May 23, 2015

Ordination diaconale de Michael Hartney—le samedi 16 mai 2015


Ascension du Seigneur  (Année « B »)—Église Saint-Joseph, Orléans
                                               LE SEIGNEUR TRAVAILLAIT AVEC EUX
                 [Textes: Actes 1, 1-11; [Psaume 46 (47)]; Éphésiens 4, 1-13; Marc 16, 15-20]
Le Seigneur Jésus après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et s’assit à la droite de Dieu. C’est en ces termes que Marc décrit l’ascension de Jésus et que se conclut son évangile. C’est comme si nous mettions la boucle sur le passage de la vie de Jésus en notre monde. Jésus est venu dans ce monde nous traduire en mots humains l’amour et la promesse du Père.
Sa mission étant accomplie, il retourne auprès du Père et partage avec lui la plénitude de la vie, dont il fait partie intégrante. Tout semble fini pour les Apôtres. Jésus, le Seigneur est enlevé au ciel. Tout a été dit.
L’évangile de ce jour débute par un envoi en mission. Le Seigneur a donné ses instructions à ceux qu’il avait choisis. Il les exhorte à se mettre au travail et à propager la Bonne Nouvelle à leur tour. Les Apôtres ne comprennent pas. Ils sont lents à saisir la portée du message.
Mais ils font confiance au Seigneur. Ils se réconfortent les uns les autres. Ils se souviennent des enseignements de Jésus. Graduellement ils prennent conscience de ce que le Seigneur attend d’eux. C’est la fin de la présence corporelle de Jésus, mais c’est le début de la mission pour les disciples. Le Seigneur ne leur a-t-il pas promis son Esprit ?
La dernière phrase de l’évangile insiste sur la présence active et pleinement efficace du Seigneur pour que cette mission soit un succès : Le Seigneur travaillait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l’accompagnaient. Et depuis l’ascension, le Seigneur travaille toujours avec nous. Il parle et agit par notre intermédiaire.
Saint Paul nous donne de bons conseils pour que nous soyons des témoins crédibles de l’Évangile : l’humilité, la douceur et la patience. Vivre dans l’amour et garder l’unité. Il y a aussi, bien sûr, les dons accordés à chacune et chacun de nous pour que se construise le Corps du Christ que nous formons. Ensemble, nous grandissons dans l’amour pour nous élever jusqu’au Seigneur et atteindre « l’état de l’Homme parfait », nous dit saint Paul. 
Oui, cette mission nous est également confiée. Nous sommes appelés à porter une bonne nouvelle aux femmes et aux hommes de notre temps. Comme les disciples nous sommes des êtres fragiles, imparfaits, lents pour apprendre. Nous manquons de confiance en nous et surtout en Dieu.  La promesse que Jésus a faite aux disciples compte également pour nous.
Dans quelques instants, Michael, je vais t’imposer les mains. Tu vas être ordonné diacre. Le diaconat constitue le premier degré du sacrement de l’ordre qui marque, pour toujours, celui qui le reçoit. Ce n’est pas une institution. On ne fait pas le diacre. On est diacre. Le diacre est configuré au Christ serviteur. Il est la présence sacramentelle du Christ serviteur au milieu de nous.
Pour comprendre le diaconat, il ne faut pas partir de ce que fait le diacre. Il peut faire des choses, très diverses selon les charismes personnels, les besoins de la mission, les étapes de la vie. Il faut partir de ce qu’il est : présence sacramentelle du Christ serviteur. Autrement dit, ce n’est pas quelqu’un qui serait plus serviable que les autres ou plus généreux, ou plus disponible.
Quand on se situe uniquement dans le faire, on se place dans des questions d’organisation du religieux. L’Église n’est pas une organisation du système du religieux. Elle est Mystère d’Amour, voulue par Dieu pour le Salut du monde. Sa raison d’être est de permettre à l’être humain de goûter l’amour de Dieu révélé dans le Christ.
Et donc, quand tu seras diacre, c’est-à-dire serviteur de Jésus Christ qui s’est montré serviteur au milieu de ses disciples, accompli de tout cœur et dans la charité la volonté de Dieu, servant avec joie en même temps le Seigneur et les personnes. Et puisque personne ne peut servir deux maitres, considère l’amour de l’argent et l’impureté comme un asservissement aux idoles.
Au moment où tu accèdes librement à l’ordre du diaconat, il faut, comme les disciples choisis par les Apôtres pour le ministère de la charité, que tu cherches à être toujours un homme estimé de tous, rempli d’Esprit Saint et de sagesse.
Tu choisis librement de vivre le célibat ecclésiastique : il est à la fois signe et aiguillon de la charité pastorale et source de fécondité dans le monde. En effet, poussé par une charité sincère envers le Christ Seigneur, et vivant dans cet état avec un parfait dévouement, tu seras plus facilement attaché au Christ d’un cœur sans partage, tu te donneras plus librement au service de Dieu et des personnes, et tu seras plus disponible pour travailler à l’avènement du Royaume.
Enraciné et fondé dans la foi, montre-toi pur et sans reproche devant Dieu et toute personne, comme il convient à un serviteur du Christ et à un intendant des mystères de Dieu; ne te laisse pas détourner de l’espérance de l’Évangile dont tu seras non seulement l’auditeur mais aussi le ministre.
Gardant le mystère de la foi dans une conscience pure, témoigne par tes actes de la parole de Dieu que ta bouche annoncera, de telle sorte que le peuple chrétien, vivifié par l’Esprit, devienne une offrande pure agréable à Dieu, et que toi-même, quand tu te présenteras devant le Seigneur au dernier jour, tu puisses l’entendre te dire : « Très bien, serviteur bon et fidèle, entre dans la joie de ton Maître. »
En ce jour de ton ordination diaconale, je t’invite, Michael – toi qui a su mettre temps et talents au service de l’Église et de la communauté depuis déjà longtemps, et qui arrive à ce grand moment dans ta vie après un long et sinueux cheminement à nous aider à donner place au plus pauvre et au plus fragile au cœur de nos communautés, à nous aider à entendre et à faire entendre la parole des plus pauvres.
Enfin, je t’inviter à la joie, à la confiance et à la simplicité du cœur.
Chers frères et sœurs, que l’ordination de notre frère Michael aujourd’hui soit aussi pour nous une invitation à répondre à l’appel de Dieu et à nous interroger sur ce qui est le moteur de nos propres vies.
Jésus compte sur nous pour porter la Bonne Nouvelle de son amour, de sa vie, d’un monde meilleur. Comme pour les apôtres, il nous assure de sa présence. Si nous sommes moins habiles avec les mots, nous pouvons traduire son message par nos actions, par des gestes, par des signes, par des attitudes : l’humilité, la douceur, la patience, l’espérance, le soutien mutuel, l’amour du prochain. Voilà des attitudes qui conviennent à ceux et celles qui ont été baptisés. Ainsi Jésus est toujours là !
En cette fête de l’Ascension, notre regard est fixé sur celui qui est assis à la droite du Père pour que nous puissions découvrir sa présence au cœur du monde.


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